• Jane Eyre de Cary Fukunaga (2012)

     

    Durée : 1h 55

    Disponible en bluray et DVD.

     

    Jane Eyre de Cary Fukunaga (2012)

     18/20

     Je souhaite m'intéresser aux films de costumes et d'époques, avec la dernière adaptation à ce jour du célèbre roman de Charlotte Brontë, Jane Eyre. Je triche un peu car ce film n'est pas encore officiellement sorti en France, il est annoncé pour juin 2012 alors qu'il est disponible dans d'autres pays depuis près d'un an (la date de sortie ayant été reculé). On peut donc facilement le trouver sur internet en sous titré français, ce qui est encore légal à l'heure actuelle. Je parle donc de la version datant de 2011 de Cary Joji Fukunaga, ce jeune réalisateur fut révélé en 2009 par son film Americano-mexicain Sin Nombre qui reçut même le prix du jury au festival du cinéma Américain de Deauville. C'est Mia Wasikowska qui tient le rôle principal de Jane Eyre qu'on a vu en tant qu'Alice dans Alice au pays des merveilles de Tim Burton ou dans le récent Albert Nobbs au coté de Glenn Close. Pour le personnage masculin de M. Rochester il est incarné par Michael Fassbender, qui sera Magneto dans le dernier Xmen, un accro au sexe dans Shame et même le lieutenant archie hicox dans Inglourious Basterds. On trouve même Jamie Bell dans le personnage secondaire de St. John Rivers, qui est surtout connu pour sa performance en motion capture du héros Tintin. Question musique c'est le compositeur Dario Marianelli avec l'aide de Jack Liebeck qui se sont chargés de cette bande originale. Dario Marianelli est un peu un spécialiste dans la composition de musiques de films d'époques, avec orgueils et préjugés, reviens moi pour lequel il a eu un prix ou même les frères Grimm.

     Même si Michael Fassbender, physiquement est un peu trop beau pour être un parfait M.Rochester, Fukunaga l'a choisit pour sa ressemblance de personnalité avec le personnage. Mia Wasikowska quand à elle possédait presque l'age de Jane Eyre ce qui fut un point très important pour le choix final, son regard très expressif et observateur fit pencher la balance en sa faveur.

     Ce réalisateur a voulu insisté sur l'ambiance gothique de ce roman, il a transformé un peu Haddon Hall dans le Derbyshire lieu ou on avait déjà tourné des films sur Jane Eyre, pour avoir une ambiance plus sombre. Les couleurs volontairement atténués et le peu d'éclairage qui en découle donnent aux lieux un aspect inquiétant et une ambiance unique. De la solitude et même de l'angoisse se dégage de Thornfield, ce qui renforce les cotés noirs de cette histoire d'amour particulière. Il est vrai que moi je n'oserai pas vraiment sortir de mon lit, la nuit dans une demeure pareils, surtout si c'est parce que j'ai entendu un bruit étrange. Même la campagne qui entoure Thornfield, est représenté très sombre avec de la brume, la solitude se calme à l'arrivée de M. Rochester ou on peut voir des paysages plus clairs et ensoleillés. Le film marche sur des sauts dans le temps, l'arrivée de Jane Eyre a Thornfield ne se fait qu'a partir des 25 premières minutes, le début commençant avec sa fuite de la demeure, quand elle se fait hébergée chez St. John Rivers et ses sœurs. On a plusieurs flash back entre sa vie nouvelle et son enfance, les deux étapes de sa vie s'alternant. La suite du film repart sur le déroulement classique de l'histoire.

     Pour l'histoire on suit le personnage Jane Eyre, une orpheline que sa tante adopta par obligation mais qui ne l'aimait pas du tout. Elle l'envoya en pensionnat pour filles toute son enfance où elle reçut une éducation très stricte. A sa majorité Jane quitte le pensionnat pour rejoindre la demeure de Thornfield et y travailler en tant que gouvernante. Elle va s'occuper d'une petite fille française nommée Adèle chez son patron Edward Rochester, un homme caractériel et sombre qui cache un terrible secret. Mais il va vite être intéresser par Jane, jeune femme rêveuse à la soif de liberté qui réussira à le percer à jour, va alors se tisser un lien entre ces deux personnages.

     

    Il existe pas moins d'une vingtaine d'adaptations de ce roman, en films, téléfilms et même séries. J'avais déjà vu la version de 1996 avec Charlotte Gainsbourg et William Hurt ou certains points diffères de l'adaptation de Fukunaga, mais j'avoue largement préféré celle de 2011. Bien que Charlotte Gainsbourg soit une très bonne Jane Eyre, j'apprécie beaucoup que dans la nouvelle version le récit ne soit pas raconté de manière linéaire, cela donne une sorte de suspens et attente pour savoir ce qui est arrivé à Jane Eyre après être partie du pensionnat. Il faut dire qu'au début du film Mia Wasikowska montre vraiment très peu d'émotions bien que Jane est une femme assez statique et presque froide au premier abord, elle cache beaucoup de passion et de sensibilité. Mia Wasikowska peut paraître au départ un peu effacé mais sa personnalité justement se développe à Thornfield car M. Rochester lui enlève petit à petit sa retenue naturelle. Pour ce qui est de Michael Fassbender, je le trouve juste parfait, il est très charismatique et a de superbes expressions, je trouve qu'il donne au personnage un coté très profond, un homme gentil noircit par un drame. Les maquillages et costumes sont là pour créer le physique idéale des personnages qui au final sont totalement dans leur rôle. Ce que j'ai aimé en plus dans ce film contrairement à la version de 1996 c'est l'ambiance très sombre et pesante de Thornfield, tout est très travaillé dans les lieux, peu de lumières, souvent des éclairages comme des bougies ou la lumière du feu. L'ambiance ferait presque peur. Certains plans de paysages sont comme des peintures, la scène de la rencontre entre Jane Eyre et M. Rochester est particulièrement belle avec la brume. Il y a bien une chose en plus importante dans ce film en plus d'un scénario très bien traité c'est la musique qui colle complètement à l'ambiance, Dario Marianelli a su créer les morceaux parfaits selon les scènes, avec beaucoup de violons, du piano, de petits accompagnements au chant et même de la harpe. Je trouve que cette bande originale est un chef d’œuvre car il y a aussi bien des mélodies touchantes et tristes que d'autres angoissantes.

     

    Jane Eyre est pour moi un film sans failles, tout participe à cette ambiance particulière, qui fera penser parfois à des films comme les autres ou sleepy hollow, portant sur des époques passées mais qui raconteront des histoires assez sombres et dramatiques. Ici il s'agit avant tout d'une histoire d'amour, mais aussi de l'avancée dans la vie et le développement d'une jeune femme qui ne souhaite qu'être l'égal des hommes.

     

    Jane Eyre de Cary Fukunaga (2012)

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